La Corse – Tour d’horizon

For the english version, it’s over here.

Bon, le froid, les chaussettes mouillées, les lemmings enragés, la neige, les carences en vitamine D les champs de cailloux, ça va un moment hein, mais arrive un temps où le voyageur nordique en quête de paysages immaculés et de blizzard dans la face aimerait aussi se poser les fesses sans risquer l’engelure postérieure et préférerait boire une eau qu’il n’est pas nécessaire de faire fondre dans son slip. Le voyageur en question est un tantinet chiant par contre : Il n’aime pas la côte d’azur et a déjà trop attaqué son PEL pour se permettre un billet d’avion vers la route qui mène à ses rêves d’enfant sur des îles lointaines où rien n’est important.

Mais heureusement pour lui, ce voyageur qui n’a jamais été foutu de gagner plus de 10 francs aux Morpions a tout de même eu le bol d’être né à moitié Corse, ce qui dans 90% des cas implique une famille étendue où tout le monde est cousin avec tout le monde, une appétence pour la charcuterie et le fromage qui sent littéralement les pieds, ainsi qu’une maison familiale dans un p’tit village perché, paumé entre maquis impénétrable et côte sauvage pas piquée des hannetons. Ah il a du bol ce mec, tellement qu’il va essayer de faire partager un peu ses connaissances du coin sans trop tomber dans le clicheton, en tentant de rester objectif à propos de l’île la plus belleuh du mondeuh.

 

LA CORSE

Littéralement une montagne dans la mer

Comme d’hab maintenant, je vais commencer par un résumé succinct de l’histoire bien bordélique du coin, puis embrayer sur une tentative d’état des lieux de la Corse actuelle (c’est pas gagné). Enfin je ferai un petit tour des grandes micro-régions avec leurs avantages, leurs inconvénients, leurs bons plans et quelques suggestions parfaitement subjectives et incomplètes.

Sommaire

HISTORIQUE DE l’ÎLE

De l’antiquité au jour de l’indépendance

Tranquillement sise entre l’Italie et le golfe de Lion, la Corse coulait des jours tranquilles avant d’être remarquée par un assemblage hétéroclite de colons préhistoriques environ 10000 ans avant Jicé. Ces squatteurs initiaux, mangeurs de lapins-rats (ou Pika Sarde. Vraie bestiole !) ont laissé quelques traces au cours des millénaires négatifs – notamment les statues-menhirs de Filitosa – avant de se faire supplanter de siècles en siècles par tout ce que la Méditerranée comptait de peuples voyageurs en manque d’expansion (c’était la mode à l’époque) : Phocéens, Carthaginois, Phéniciens et même Barbares apportant chacun leur petit grain de sel à cette île en devenir. Au fur et à mesure de ces colonisations va se développer dans les montagnes et petits villages naissants une proto-identité Corse, comptant comme force de résistance face aux invasions futures.

Aux alentours de 1284 et des patates, la république de Gênes décide de poser ses valoches sur ce petit bout de terre stratégique afin d’agrandir un peu son influence et sa ZEE. Cette occupation longue de près de cinq siècles influencera grandement le paysage et les mentalités insulaires ; la langue déjà, bien que celle-ci soit un mélange assez hétéroclite provenant d’influences diverses, mais également l’architecture avec nombre de ponts et tours génoises ceinturant l’île, dont une majorité tient encore debout de nos jours.

Un de ces ponts Génois justement, surplombant toujours fièrement la Tartagine

Mais cette cohabitation n’allait pas sans poser problème avec le groupe d’irréductibles gueulards aux cheveux bruns qu’étaient les Corses de l’époque (certaines choses ne changent pas) et dont la frustration ne cessait de grandir face à ces occupants gominés.

C’est en 1755 que les choses se corsent (HAHA): Pascal Paoli – enfant de la Castagniccia exilé un temps en Italie – est proclamé cette année là Général en chef de la nation Corse. Politicien de génie, celui-ci parvient à unir les Corses contre un ennemi commun et, via d’audacieuses manœuvres stratégiques, réalise l’exploit de bouter les génois hors de l’île. La Corse est libre et dispose désormais d’une flotte, d’une monnaie, et surtout d’une constitution !

Celle-ci stipule que tous les hommes sont libres et égaux et donne le droit de vote aux hommes et femmes de plus de 25 ans (enfin aux veuves.. Ou aux célibataires aussi, mais ça ce n’est pas très clair). 30 ans avant les grandes révolutions, certains disent (CITATION NEEDED). que ce premier texte a pu influencer la rédaction des constitutions françaises et américaines (CITATION NEEDED). Et ouep (CITATION NEEDED).

Mais comme le figatellu, toutes les bonnes choses ont une fin. Un peu chafouin après s’être fait lourder de la sorte, Gènes propose à la France en mai 1768 de pacifier un peu tous ces mangeurs de châtaignes en échange d’une délégation de pouvoir de dix ans sur les lieux. Louis XV trouvant la proposition alléchante envoie ses soldats régler cette formalité… pour bien vite se rendre compte que mater cette bande de tarés risque d’être un poil plus compliqué que prévu.

Après s’être fait mettre la misère à Borgo, l’armée française demande un léger renfort (24.000 bonshommes tout de même) afin de laver cette humiliation et faire enfin plier le genou à ces détraqués. Pascal Paoli et ses troupes – ne pouvant faire face à tel nombre malgré une résolution aussi solide qu’un finuchjetti – sont vaincus le 9 mai 1769 à Ponte-Novu, où le fameux pont du dernier assaut tient presque toujours sur le Golo (c’est une rivière).

Les Corses sont conquis, Paoli s’exile chez les Anglois et Gènes ne pouvant rembourser certaines créances antérieures dues à la France se retrouve bien obligé de lui céder l’île sur laquelle elle n’exerçait déjà plus aucun pouvoir. Même après plus de deux siècles, ce micmac politique explique les bases d’une certaine défiance insulaire envers la république française, mais on en reparlera.

Pascal Paoli, Babbu di a Patri (le petit père du peuple quoi)

Ainsi la République Corse indépendante n’aura vécu que quatorze ans, mais elle a su prouver au monde qu’un petit peuple sous-estimé pouvait inspirer de grandes choses: Une constitution révolutionnaire pour l’époque, une séparation des pouvoirs, l’instauration d’un parlement élu, d’une monnaie, d’une université. La poursuite d’un idéal simple, mais fier et humaniste, qui n’aura malheureusement pas résisté aux enjeux géopolitiques de l’époque. En effet, toutes tentatives ultérieures d’accession de l’île à une nouvelle indépendance est rapidement tuée dans l’œuf, dont le très éphémère royaume Anglo-Corse étouffé par les troupes napoléoniennes en 1796.

La Corse est désormais française, pour le meilleur et pour le pire.

La Corse frrrrrançaise

Les deux siècles suivants voient la Corse se moderniser doucement, tout en payant un tribut humain certain durant les deux guerres mondiales. La France est perçue à la fois comme une aide bienvenue dans une île aux transformations difficiles – notamment dans la création et l’aménagement de territoires agricoles – mais également comme une entrave à l’accession des Corses aux ressources de leur propre île.

Par exemple, la redistribution d’une grande partie des terres arables insulaires en faveur des pieds-noirs fraîchement débarqués d’Algérie dans les années 60 a donné l’impression aux locaux d’être une simple variable d’ajustement dans une île à l’économie déjà compliquée. Ces points de frictions, et bien d’autres, entraîneront dans les années 75 la naissance des mouvements indépendantistes clandestins, qui finiront par se battre autant entre eux qu’au profit de la cause qu’ils prétendent défendre, culminant dans l’assassinat tragique du préfet Erignac en 1998.

Depuis, le FLNC a déposé les armes. Si les règlements de comptes existent malheureusement toujours, ceux-ci se placent plus dans les logiques mafieuses du grand banditisme insulaire. Les revendications plus ou moins autonomistes s’imposent désormais dans le débat démocratique via la Collectivité de Corse mais n’impactent plus vraiment la vie au long cours des habitants. Reste une île magnifique mais exsangue, cherchant encore sa place dans un monde moderne tout en tentant de concilier ses contradictions.

Sujet assez  lourd, alors faites une pause et profitez du plus beau village de Corse (c’est le mien)

En effet, avec un taux d’industrialisation et d’agriculture relativement faibles, la manne Corse se concentre grandement sur les richesses de son tourisme. Et à raison: Je ne pense sincèrement pas qu’il existe sur cette planète un territoire contenant autant de paysages différents dans une superficie aussi petite : Côte maquisarde sauvage, longues plages de sable blanc, forêts de châtaigniers, torrents alpins, lacs glaciaires frisquets sur fond de montagnes imposantes et petites criques isolées à l’eau cristalline.. Il y en a littéralement pour tous les goûts. Mais ces paysages, aussi nombreux qu’ils soient sont fragiles, et préservation des lieux ne va pas de pair avec infrastructures touristiques modernes et capacités d’accueil agrandies.

Le choix est cornélien pour l’île, et si les nouvelles constructions semblent se limiter pour l’instant aux « grands » pôles urbanisés – noyant les petites villes côtières charmantes sous des amoncellements de béton franchement dégueulasses, mais préservant les côtes encore sauvages – la tentation est grande de grignoter les espaces encore vierges pour de nouvelles constructions, boostant encore plus le tourisme et permettant à une plus grande partie de la population d’en profiter, au prix d’un bétonnage en règle de ce qui rend la Corse si unique.

Bref, on est pas sorti du sable.

Vous l’aurez compris, la Corse n’est pas seulement belle à s’arracher les yeux avec des mikados, elle est surtout multiple. Affranchissons-nous des spécificités propres à chaque micro-région pour nous pencher un instant sur la dualité intrinsèque des lieux : sa dichotomie mer/montagne.

Une île / Deux faces

Contrairement à nombre de côtes méditerranéennes, le rivage Corse est particulièrement préservé du fait de la méfiance des générations passées envers la côte, par laquelle débarquaient nombre d’envahisseurs pas franchement jouasses. Ce n’est pas pour rien que les spécialités locales sont à base de viandes de cochonailles plutôt que de saucisson de poisson (Cap Corse mis à part, mais on en reparlera).

La véritable âme corse réside donc dans ces petits villages perchés aux noms imprononçables accessibles via des routes qui vous feront regretter d’avoir repris de la raclette. Cette Corse là vit lentement, au calme, et représente d’après moi le meilleur moyen d’appréhender réellement l’âme du lieu.

Bien sûr, se taper une heure de route pour faire trempette à la plage peut sembler relativement chiant, mais la Corse intérieure offre des randonnées magiques, des rivières tempérées aux petites cascades massantes, des points de vue phénoménaux et est, surtout, la plus accueillante. Vous ne paierez pas 10 euros une bouteille de Zilia au bar du village et vous pourrez réellement échanger avec les habitants des lieux qui vous serviront à l’occasion leur réserve personnelle de charcuterie avec la Myrte qui va bien.

Les logements sont également moins chers dans les hauteurs et vous aurez réellement l’impression de faire partie d’un tout, plutôt que d’être « vacancier N°29836 » logeant dans un appartement au prix exorbitant avec vue sur les culottes du voisin.

Avouez, vous êtes mieux là qu’à transpirer sur le mini-balcon de votre Air’BnB à 150 boules la nuit derrière le Super-U de Calvi

La côte Corse quant à elle est forcément moins intime que son intérieur, mais reste étonnement préservée par rapport à son homologue du sud de la France. Comme expliqué plus haut, les centres développés se concentrent en grande partie dans, et autour des villes côtières que sont Bastia, l’Île Rousse, Calvi, Ajaccio, et Porto-Vecchio. Même si certains lieux plus isolés se retrouvent étrangement urbanisés au fil des années, la majeure partie du littoral reste suffisamment sauvage pour ne pas avoir à chasser les voisins de plage à coup de parasols. Enfin.. surtout dans le nord. En effet, il serait plus juste de parler DES côtes corses. Géographie et urbanisation hétéroclites obligent, les plages se suivent mais ne se ressemblent pas, ainsi que le taux d’occupation au mètre carré.

Pour ce qui est des recommandations, je ne vais pas détailler tous les micro-détails de chaque mini-terroir. MAIS je vais tâcher de décrire « succinctement » les grandes régions de l’île en suivant les points cardinaux, que vous sachiez au moins à quoi vous attendre avant de débarquer dans ce refuge à sangliers.

GUIDE TOURISTIQUE

Note de service : La plupart des titres de lieux sont cliquables, histoire de vous situez un peu si le besoin s’en fait sentir.

NORD : Le Cap-Corse

Doigt accusateur pointé vers Gênes comme aiment à l’appeler les anciens, le Cap est pratiquement une mini Corse dans la Corse, se distinguant par des paysages uniques sur l’île et une culture historique particulièrement aventurière. Bien que la plupart des villages restent bien perchés sur leur montagne (la chaîne de la Serra) beaucoup d’entre eux disposent d’une marina historique, port d’attache des pêcheurs insulaires.

Souvenez-vous, les Corses sont un peuple de montagnards, plus enclins à garder un troupeau de chèvres dans les montages qu’à faire les guignols dans une barque à portée de flèches des envahisseurs taquins. Pour les Cap-Corsins néanmoins, il aurait été dommage de ne pas profiter des bienfaits du littoral, entourés de flotte comme ils l’étaient. Il s’agit donc d’un des seuls endroits de l’île où vous pourrez vous empiffrer d’un bon plateau de fruits de mer dans des petits villages de bord de mer.

Au départ de Bastia, la route file plein nord au milieu de constructions balnéaires pas folichonnes faut avouer, vous pouvez donc traverser Pietranera, Grisgione et Miomo sans louper grand chose. Premier stop bien chouette : Erbalunga. Cette splendide petite marina surnommée « Le nid aux peintres » vaut l’arrêt avec ses mini-rues de caractère, sa tour génoise à moitié démolie et son port de plaisance méga mignon.

Erbalunga en hiver, ça a aussi un certain charme (Photo de Daniel Cremona)

Un peu plus au nord se trouve la marine de Sisco. Pas dingue en elle-même (construite il y a à peine un siècle), le petit village de Sisco perché dans les hauteurs vaut quant à lui bien un petit détour avec ses maisons décaties aux pierres apparentes.

A partir de là, on entre dans une partie plus sauvage où les marinas se font plus rares, la route tournicote comme un breton bourré et les plages discrètes succèdent aux rochers déchiquetés. Les communes traversées sont celles de Pietracorbara et Cagnano, chouettes petits coins fleurant bon le village marin.

La route côtière orientale se termine sur Maccinagio, marine de Rogliano. Il est possible de pousser un peu plus loin que Maccinagio via une p’tite route en terre qui se transforme en chemin après la plage de Tamarone. Quelques kilomètres en plus vous emmèneront à la tour génoise de Sainte-Marie, une des rares constructions de ce type à littéralement avoir les pieds dans l’eau. Le chemin des douaniers se poursuit jusqu’à Barcaggio, village le plus septentrional de l’île également accessible en voiture.

La redescente par la côte ouest du cap change le paysage du tout au tout. Finies les p’tites criques mignonnes accessibles par un chemin riant à cinq minutes de la route, bienvenue dans un monde d’à pics bien abrupts entourant des plages de roches sublimes, mais un poil plus rudes. Les quelques villages de cette côte sont bien plus perchés et offrent des vues incroyables, particulièrement au coucher du soleil.

La descente se poursuit doucement vers Saint-Florent en passant à proximité de l’ancienne mine d’amiante de Canari. Pas très joyeux, mais l’atteindre indique que vous n’êtes plus si loin des jolies plages de Farinole ou de Saint-Florent, le Saint-Tropez miniature de cette région.

Saint-Florent

Accessible de Bastia en une petite demi-heure via une route particulièrement sublime, la petit-ville de Saint-Florent, fondée par les gênois au XVIème siècle, est construite autour d’une micro-citadelle d’où rayonnent quelques petites rues parfaitement mignonnes et surplombe le port de plaisance contenant plus de bateaux que d’habitants. Cette charmante petite bourgade est en effet le point de départ idéal pour découvrir les plages sauvages du désert des Agriates, pratiquement inaccessibles en voiture. Pour les non-détenteurs de permis bateau et/ou les économes, une navette maritime quotidienne permet d’accéder à la plage du Lotu (prononcer Lodou) à moindre frais.

NORD-OUEST : La Balagne

La Balagne s’étend grosso-modo de Calvi à Saint-Florent pour la partie côtière, et recouvre à peu près tout l’intérieur des terres du nord-est jusqu’à Corte. Enfin, pas exactement, mais on va faire tout comme. Pour les puristes, j’y inclus volontairement le Nebbiu et le Niolu.

La plage d’Ostriconi, l’un des joyaux Balanéens un jour un poil venteux

Grâce à sa grande variété de paysages ainsi qu’à son côté sauvage piqueté d’îlots de civilisation, cette région est pour moi l’une des plus adaptées à la découverte de la Corse au jour le jour. On n’échappe pas forcément au « tourisme de masse » estival, particulièrement à Calvi, l’île-rousse et Saint-Florent, mais on est loin d’un bétonnage massif et moche à la Porto-Vecchio ou Ajaccio. De plus, il suffit de s’éloigner de quelques kilomètres dans les terres pour tomber sur une ribambelle de petits villages perchés où la vie s’écoule bien plus paisiblement, bien niché dans leur fraîcheur d’altitude.

Ces villages, justement, se concentrent pour la plupart sur des routes en provenance de la mer, celle-ci n’est donc, bien souvent, jamais très loin. Quant aux vrais villages d’altitude type Asco, Castifao ou Olmi-Capella, la proximité des torrents de montagnes ombragés par les forêts de pins et d’aulnes offre une alternative parfaite aux plages bondées.

Je conseillerai donc une location de village dans la région de l’Île-Rousse permettant de rayonner au jour le jour selon les envies du moment. Les points d’intérêt principaux de cette région sont, selon moi, les suivants :

Le désert des Agriates

Ne vous attendez pas à des cactus, le nom de désert est un abus de langage pour une région autrefois cultivée mais dont le maquis a reconquis les terres après la baisse de l’activité agricole. Néanmoins, la route passe par les hauteurs et l’ensemble des plages qui entourent sa façade maritime ne sont accessibles qu’en bateau, ou par des pistes particulièrement défoncées. Comme évoqué plus haut, les plages du Lodu et de Saleccia sont accessibles par des navettes au départ de Saint-Florent, mais c’est à pied que se découvrent les véritables perles de sable. Une petite randonnée à la journée en provenance de Saleccia ou de la plage de l’Ostriconi vous permettra d’atterrir en quelques petites heures à de véritables coins de paradis, où seules les vaches et quelques guêpes viendront possiblement vous embêter.

L’une de ces centaines de criques discrètes qui n’attendent plus que VOUS

Il est également possible de réaliser une randonnée le long du sentier des douaniers entre Saint-Florent et Ostriconi, pour une distance d’environs 23 km réalisable en un ou deux jours. Préférez tout de même la réaliser en début ou fin de saison, ou l’absence d’ombre et les chaleurs estivales auront tôt fait de vous transformer en saucisse sèche.

La plage de l’Ostriconi

La première (ou dernière) plage des Agriates, presque accessible en voiture ! Il ne vous en coûtera qu’une petite descente d’un kilomètre pour profiter de son sable fin et de ses odeurs de maquis. Cette plage est réellement magnifique, bien que la mer puisse y être dangereuse au large à cause de quelques courants. Le mieux est de pousser jusqu’au bout de la plage où se situent des petites criques rocailleuses moins garnies en algues. Essayez d’arriver le matin, ça se remplit vite en pleine saison.

Le train des plages – l’Île-Rousse / Calvi

La Micheline (surnom du p’tit train corse) réalise plusieurs rotations par jours entre ces deux villes sur un chemin de fer zigzagant entre la côte et le maquis. De nombreux arrêts vous déposent au pied des plages, parfait pour éviter les problèmes de parking. Ce trajet est également idéal pour une journée à Calvi ou l’Île-Rousse suivant l’emplacement de votre hébergement.

L’est pas trop mignonne ?! (source www.train-corse.com)

La route des artisans

Cette route montagneuse débute à la plage de Lozari et vous emmène dans les hauteurs, à travers une multitude de petits villages permettant de découvrir une nouvelle forme d’artisanat Corse à chaque étape : verre soufflé à Feliceto, boites à musiques à Pigna, câlins d’ânes à San’Antonino, il y en a vraiment pour tous les goûts.

La forêt de Tartagine

Là, on entre direct dans la Balagne profonde. Au bout d’une route interminable (finissant en cul de sac), vous découvrirez le village d’Olmi-Capella, dominant la vallée de la Tartagine portant le nom du torrent qui y serpente. Les balades dans le coin sont tout simplement magnifiques, et permettent de se rafraîchir sous l’ombre des arbres où les eaux du ruisseau sous de magnifiques ponts génois.

Les gorges d’Asco

Un peu plus éloignée dans les terres, à proximité de Ponte-Leccia, une petite route serpente paresseusement dans un maquis surchauffé, avant de prendre son envol pour un trajet de haute-voltige ! Chaque tournant devient un pari et pas facile de garder les yeux sur la route tant le décor enchaîne des paysages absolument dingos, avec toujours le torrent en contrebas où plusieurs arrêts sont possibles afin de lézarder sur les rochers et/ou se tremper dans les piscines naturelles. On arrive après quelques kilomètres au petit village d’Asco bien perché sur son promontoire, et les plus aventureux continueront encore sur une quinzaine de kilomètre afin d’arriver à la station de ski, porte ouverte sur le Monte-Cinto et rattrapant le GR20. Si vous ne deviez faire qu’une seule incursion pédestre dans les montagnes, ce serait celle-ci sans hésiter.

La rando vers le Cinto est aussi magnifique que pète-genoux. C’est plus de la marche, c’est du Parkour

SUD-OUEST : De Calvi à Ajaccio

La cote ouest de la Corse, pour la partie entre Calvi et Calcatoggio (un peu au dessus d’Ajaccio) est un petit paradoxe. Si celle-ci est réellement magnifique avec ses plages sauvages succédant à des tombants parfois vertigineux, l’absence d’axe routier principal la rend étrangement isolée, malgré quelques petits « points-chauds » touristiques où se concentrent la majorité des vacanciers. De fait, si un tracé permet bien de connecter Calvi à Ajaccio par la côte, il s’agit plus d’une petite route départementale vieillissante qui ne peut rivaliser en vitesse avec les grands axes de l’intérieur. Ainsi, quitter Calvi par le sud donne l’impression de sortir des sentiers battus bien que le paysage n’aille qu’en s’améliorant. Bizarre..

Bien qu’assez isolée donc, cette partie de la côte est parfaite pour se trouver une petite location dans les hauteurs, ou même plus près de la mer sans se retrouver parmi la foule, que ce soit en montagne ou à la plage. Et en cas d’ennui profond, pourquoi ne pas jeter un oeil aux p’tits coins de paradis suivants :

La vallée du Fango

Juste après Galeria, une petite route remonte la vallée abritant le torrent du Fango jusqu’au village de Manso, perché tout là haut sur sa colline. En poussant quelques kilomètres, la route s’arrête au lieu dit de Barghiana, ou vous trouverez fraîcheur, sentiers vers la montagne, et surtout de somptueuses vasques où la rivière s’échauffe au soleil pour fournir de vraies piscines naturelles tempérées. Accessible en une petite demi-heure depuis la côte, ce p’tit coin de paradis est un excellent rapport qualité/temps pour la région.

Les FAMEUSES vasques du Fango. Photo garantie sans retouches !

La réserve de Scandola

Cette réserve est à la fois terrestre et maritime, et débute sur la presqu’île de Galeria. De nombreuses compagnies proposent des excursions en mer sur zone afin de s’approcher des superbes constructions rocheuses et permettent d’admirer les fonds turquoises avec parfois une petite trempette. Le problème est que cette pression touristique de plus en plus intense fragilise l’écosystème, et même si des axes de tourismes durables sont à l’étude, on est encore loin du compte.

Une approche plus respectueuse de l’environnement est la marche, via une petite randonnée maquisarde vers Girolata, mini village accessible uniquement en bateau ou à pied, dont le golfe offre de superbes plages et récifs immaculés. A condition de bien rester sur les sentiers, vous pourrez profiter du coin sans avoir trop mauvaise conscience.

Porto et les calanches de Piana

Les calanches de Piana (à ne pas confondre avec les calanques françaises, l’étymologie est différente) sont un ensemble de pics en granit rose créant des cathédrales de pierre, surplombant la route et les côtes avant de plonger dans la mer en créant, au passage, des ponts de pierre absolument dantesques ! Point bonus au coucher du soleil où la couleur orangée du ciel se mélange au rose pétant des rochers, offrant un trip sous acide à peu de frais. Sans déconner, je pense que cette partie de côte est la plus belle de Corse. Pour en profiter, pourquoi ne pas faire une petite halte à Porto : Petite marina offrant une plage de galet un peu casse-dos, mais surtout des campings pas trop chers, des clubs de plongée aux terrains de jeu fabuleux, une tour-génoise restaurée, des excursions en bateaux pour voir les roches de près… Bref.. Une halte idéale pour profiter un peu du coin. Pas plus de deux jours quand même, vous aurez vite fait le tour.

Porto et sa tour carrée. Ça, c’est plutôt rare.

De Cargese à Ajaccio

Un peu plus au sud, le gros village côtier de Cargese est également un port base idéal pour profiter des grandes plages sableuses un peu plus au sud comme celle du Liamone par exemple. Toute cette région a comme des petits airs de côte d’azur avec ses routes côtières donnant directement sur des plages faciles d’accès aux eaux généralement turquoises. On s’éloigne un peu de l’image Corse d’un littoral isolé, mais le coin conserve du charme, surtout en début et fin de saison lorsque les vacanciers sont moins nombreux.

SUD : D’Ajaccio à Porto-Vecchio.

J’avoue que cette partie de la Corse m’est moins familière. Non pas que ce soit moche hein, faut pas déconner, mais je suis un enfant du nord moi. Élevé à la douce brise marine de la Haute-Corse, loin de ces ajacciens qui parlent bizarre (« toc de », nan mais ho ! ) et de leurs rues qui s’appellent toutes Napoléon. Super original les mecs, changez rien.

Bon, plus sérieusement le sud de la Corse est magnifique, et la rivalité Haute-Corse / Corse du Sud ne dépasse jamais la simple « macagne » comme on dit. Il faut néanmoins savoir que oui, le sud est plus touristique que le nord. Les bons côtés sont de plus nombreuses infrastructures hôtelières et un tourisme un poil plus développé, et les moins bons sont forcément une plus grande affluence, ainsi qu’une côte un peu moins préservée.

L’intérieur des terres me semble par contre limite plus sauvage que le centre-corse. La « faute » à un réseau routier moins développé qui serpente comme jamais à travers une enfilade de p’tits villages relativement loin de la mer. Le manque de hautes montagnes limite également les opportunités de sports extrêmes. Néanmoins, si vous cherchez la tranquillité et le calme d’une région vraiment préservée, l’intérieur du sud est tout à fait approprié.

Oui, bon, la côte sud peut AUSSI avoir son charme…

Faute de connaissances profondes donc, mes recommandations sur cette côte se limiteront généralement aux coins les plus connus.

Ajaccio

Le centre d’Ajaccio n’est pas dénué de charme, et on ressent encore bien une ambiance particulière en se baladant dans les petites rues du centre qui connectent le cours Napoléon. La citadelle sépare la ville en deux entre le port au nord et les petites plages au sud et le marché central pas très loin offre d’excellents produits locaux. La route des sanguinaires est toujours magnifique, et un coucher de soleil sur ces îles est toujours une occasion à ne pas rater.

Néanmoins, je ne recommande pas de vous éterniser dans la ville plus de deux jours. Comme beaucoup de « grosses » villes corses, la circulation en été y est exécrable, la faute à une urbanisation démentielle et des axes routiers sous-dimensionnés. De plus, si le centre est charmant, les accès à la ville sont défigurés par des constructions sacrément dégueulasses entourant des zones commerciales déprimantes qui s’étendent sur des kilomètres. Les plages aux alentours peuvent être sympatoches, mais sont pleines à craquer en été, et les embouteillages / problèmes de parkings n’ont rien à envier à la côte d’azur au mois d’août.

Bref, fuyez dès que vous le pouvez au moins jusqu’à Sartene en évitant Propriano (un mini-Ajaccio sans le charme de la vieille ville), en vous arrêtant éventuellement pour un p’tit plouf à la plage de Cupabia, ou au site préhistorique de Filitosa qui vaut carrément le coup d’œil.

De Sartene à Bonifacio

Sartene est un très gros village perché en hauteur, à l’histoire riche, pouvant faire office d’excellent camp de base pour découvrir les alentours. L’une des plus Corse des villes corses, l’atmosphère y est ouverte au tourisme tout en restant très authentique. Une des curiosités locales est le Catenacciu, une procession ayant lieu le jour du vendredi saint, où un pénitent inconnu habillé de rouge réalise une procession de près de deux kilomètres en se trimballant une croix de 35kg et une chaîne de 14kg… Les traditions, toussa toussa.

Sartene au p’tit matin (Photo de Pierre Bona)

Les plages un peu plus au sud sont très belles mais deviennent un peu difficiles d’accès (Tizzano, plage d’argent). Mention spéciale pour la plage de Roccapina où se dresse le fameux «lion », formation rocheuse rappelant vaguement la forme d’un gros chat.

Bien vite, la route côtière arrive à Bonifacio, curiosité touristique, mais également géologique : la vieille ville étant bâtie sur l’une des uniques falaises calcaires que compte l’île. Cette ville / village, bien que très fréquentée l’été, est une splendeur avec ses petites rues labyrinthiques et son panorama qui porte jusqu’à la Sardaigne toute proche. Ne manquez d’ailleurs pas l’escalier du roi d’Aragon : Une volée de marches creusées à même la roche qui descend à flanc de falaise jusqu’à la mer. C’est payant, mais c’est rigolo.

Pour les activités touristiques, les plages de Sperone sont sympa, bien que très fréquentées. Une balade en bateau dans les grottes calcaires vaut aussi bien le détour. Néanmoins, la cerise sur le figatelli reste de passer la journée sur les îles Lavezzi, mini archipel un peu au sud de Bonifacio accessible uniquement en bateau (préférer la première navette pour être dans les premiers sur les lieux). Si l’île de Cavallo est un ghetto de riches bien vomitif, l’île de Retino est accessible et dénuée de toute construction.

Rien de mieux que de s’y dégotter une plage à la première rotation et de passer la journée à se rôtir au soleil en plongeant de temps en temps dans les eaux cristallines gavées de vie aquatique.

Les falaises de Bonifacio. Profitez du blanc, y’a pas une côte pareille ailleurs sur l’île.

De Bonifacio à Porto-Vecchio

Cette partie de la côte abrite certainement les plus belles plages de Corse, à savoir La Rondinara, Santa-Giulia et Palombagia. Ce triptyque combine un sable blanc tout doux, des eaux réellement tropicales et quelques rochers idéaux pour un peu de snorkelling dans une eau à température de piscine. Le seul problème est qu’étant localisées à proximité de Porto-Vecchio, la fréquentation peut atteindre le point de rupture au cœur de la saison. A privilégier tôt le matin ou pour un pic-nique tard le soir.

L’intérieur des terres du coin est tout de suite plus agréable avec les aiguilles de Bavella, superbe massif offrant torrents, randonnées et vues de dingues, surtout au coucher et lever du soleil. Au moins, on y est un peu à la fraîche.

EST : La plaine orientale

Non.

CENTRE CORSE 

Pour cette partie là c’est assez simple. Prenez une carte de l’île et un compas, mettez la pointe sur Corte pour un rayon d’une quinzaine de kilomètre, tracez un cercle en tirant la langue comme on faisait au collège, et PAN ! Tout se qui se trouve à l’intérieur de ce cercle est magnifique et vous DEVEZ y faire un tour.

Bon, tentons tout de même d’être un poil plus précis.

Corte et alentours

Corte a été la capitale officielle de l’île durant sa très courte indépendance au XVIIIème siècle, et à ce titre, incarne totalement l’âme historique et culturelle Corse. N’hésitez surtout pas à faire un tour au musée de l’histoire Corse situé dans la citadelle pour vous en faire une idée un peu plus précise.

Chaude l’été, froide l’hiver, loin de la mer mais avec un accès privilégié aux sommets culminants de l’île, Corte est un point de départ idéal pour toute personne plus intéressée par un limage en règle de semelles de godasses que de farniente au soleil sur le sable chaud. Néanmoins, les occasions de rafraîchissag.. rafraîchisseme… se tremper les mollets sont nombreuses dans les torrents aux alentours.

Ainsi, je ne saurai que conseiller au voyageur en quête d’authenticité et de randonnées raides mais somptueuses à poser ses valoches dans le coin pour quelques jours. Les excursions montagnardes de la journée seront apaisées le soir dans un petit resto typique, où le veau aux olives et le fromage vivant seront lentement digérés au doux son des polyphonies s’échappant du bar d’en face.

Mais quelles randonnées me direz-vous ? TOUTES vous répondrais-je. Oui, mais encore ?

Au sud-ouest de Corte s’ouvre la vallée de la Restonica, où serpente une petite route vous emmenant aux bergeries de Grotelle (Chez Francè). Vous pourrez laisser votre carrosse au petit parking adjacent et entamer une marche qui vous emmènera aux lacs du Melo et du Capitello, d’où vous pourrez admirer de splendides lacs glaciaires tout en empruntant une petite partie du GR20. Ça monte sec, mais c’est trébô.

Lac du Capitello dans son environnement naturel

Une autre randonnée splendide vous emmènera directement de Corte jusqu’au refuge de la Sega via la vallée du Tavignano. L’aller-retour est déjà sympathique, mais une nuit au refuge vous permettra de pousser le lendemain jusqu’au lac de Nino : un splendide lac d’altitude entouré d’herbes et des fameux pozzines – des genre de petites mares en terrain tourbeux – paysage unique en Corse.

En conduisant de Corte jusqu’au col du Vergio, il est également possible d’y garer sa voiture et de marcher une partie du GR20 vers le nord, pratiquement jusqu’à la source du Golo (c’est toujours une rivière). Encaissé dans une vallée isolée, vous trouverez de splendides vasques creusées par le torrent, avec cascades masseuses en prime pour pas un rond. Le dénivelé n’est pas si violent, et c’est l’affaire d’une quinzaine de bornes aller-retour.

Il existe beaucoup trop de randonnées dans le coin pour que je les listes toutes. N’hésitez pas à jeter un oeil au site « VisioRando » en cherchant du coté de Corte et du Col de Vergio. Les possibilités sont presque infinies.

Bref, le centre-corse et les alentours de Corte en particulier sauront combler toutes vos envies de montagne bien fraîche. Pour plus de détails sur l’intérieur, n’hésitez pas à jetez un œil à mon article sur le GR20 – Nord (à paraître. Teasiiiing) qui détaille un peu plus cette partie de la Corse sauvage.

La Castagniccia

Aucun tour de d’horizon Corse ne serait complet sans au moins une mention de la Castagniccia, région toute particulière, à mi chemin entre mer et montagne. Débutant à l’est des montagnes du nord et se terminant dans les hauteurs de la plaine orientale, l’histoire de ce petit coin vaudrait presque un article à part entière. Mais pour franchement résumer, disons que si l’âme Corse devait résider quelque part, elle aurait sûrement élu domicile par là bas.

Région natale de Pascal Paoli (Vous vous souvenez ? Mais siiii , le père de la patrie !), celle-ci s’est spécialisée au fil des siècles dans la culture du châtaignier, dont les belles et longues branches ombrent encore les petites routes vagabondes; routes sinuant entre villages perdus et églises abandonnées où chaque fontaine, chaque canopée, chaque senteur du maquis peignent un tableau de quiétude extrême, de fierté discrète et de rudesse douce

Cette culture de la châtaigne a non seulement sauvé l’île de la famine à plusieurs reprises, mais a également donné une identité toute particulière aux villages et habitants du coin.

Abandonnez vous donc quelques heures ou quelques jours le long de ces longues routes tournicotantes remplies de cochons sauvages, le long de forêts denses et silencieuses, de ces petits villages endormis, de ces nombreuses sources (dont celle d’Orezza, l’eau qui pique locale), pour finir par boire un verre à Cervione après vous être rafraîchi à la cascade de L’Ucelluline et je vous garantis que vous ne regretterez pas d’avoir traversé cette Corse dans la Corse.

 

EPILOGUE

Ainsi se termine notre petit tour du propriétaire. Évidemment fragmentaire, forcément personnel, il aura au moins le mérite – je l’espère – d’avoir souligné certains coins qui me tiennent à cœur tout en faisait, peut-être, naître chez vous l’envie de découvrir les nombreux autres trésors que cette île de dingues a à offrir.

Je ne peux néanmoins pas vous garantir que votre futur voyage sera parfait. La Corse est chère, c’est un fait, et y passer les vacances en famille devient un luxe de plus en plus difficile à s’offrir. Les hébergements dans les hauteurs sont certes moins chers, mais le budget transport reste incompressible. Les Corses quant à eux sont multiples : La plupart ont le cœur sur la main, d’autres entretiennent parfois sciemment les stéréotypes sans dépasser les limites, une minorité enfin, plus rare, est tout simplement désagréable, on ne va pas se le cacher.

Néanmoins, ne prenez jamais la possible rudesse initiale pour de la méchanceté, la retenue pour de l’orgueil mal placé ou le franc-parler pour de la provocation. La Corse et les Corses en ont bavé, ce qui a donné cet alliage si particulier de fierté du pays mêlée à une crainte diffuse d’une disparition lente d’un héritage culturel fragile. Ainsi, les habitants et la terre sont un miroir l’un de l’autre : Les plus belles découvertes se font parfois au prix d’un certain effort, mais je vous promets que la récompense justifie mille fois l’investissement initial.

Enfin, la Corse et les corses, c’est finalement Jean-François Bernardini qui en parle le mieux :

Là où ils vivent

Au cœur de ces petits villages de pierre grise

Leurs châteaux

Qui portent des noms comme des poèmes

È quandu u primu ragiu si pesa nantu à u Monte Cintu

L’Alcudina o U San Petrone

Quand le jour se lève à Calasima

Leurs rêves à eux parlent de reconnaissance

De fraternité

D’humanité

Quand ils quittent ces châteaux-là

Plus ils s’en éloignent

Plus leurs cœurs y font retour

Mais ce qui les lie à leur terre

Ne les oppose pas à tout ce qui les lie aux hommes

À tous les hommes

À tous les peuples

Ils ne sont pas que différents

Mais tellement semblables

Humains

Faibles et forts à la fois

Extrait de “Ne fermez pas la porte”I Muvrini

 

Post Scriptum : LIENS UTILES

Si vous êtes fans de randos et souhaitez découvrir les trésors cachés de l’intérieur (bah déjà bravo, vous avez bien raison), sachez néanmoins que le maquis peut être traître et qu’il est tout à fait possible de se paumer dans les méandres des sentes et des chemins, qui souvent ne font qu’un. 

De fait, pour vous éviter un remake de 127 heures,  voilà une mini-sélection de sites qui devraient vous faciliter un peu les choses et vous aider à planifier vos futures randonnées insulaires:

https://www.visorando.com : Une référence parmi les références, VisioRando est très bien fourni en ce qui concerne la Corse. Les trajets sont parfaitement détaillés avec diagramme de dénivelé, durée, et il est même possible de télécharger les fiches moyennant une simple inscription gratuite.

https://corse-sauvage.com : Ça c’est ma petite pépite cachée. Ce site est très mal référencé Google, mais il s’agit probablement du plus complet concernant la montagne Corse. Maquis, ravinisme, escalade, randonnées, tout est classé par thèmes et zones géographiques tout en offrant quantités d’options bien connues ou au contraire, totalement hors des sentiers battus. Gaffe par contre, ce site est participatif et plusieurs descriptifs commencent à dater pas mal. Étant donné que les paysages peuvent changer très vite en fonction des incendies ou de la pousse de la végétation, renseignez-vous tout de même un poil avant de partir tête baissée dans cette petite marche de 25 km qui vous fait de l’œil.

http://paglia.orba.free.fr : Prêt pour un saut dans l’Internet des années 90 ? Je ne sais même plus comment je suis tombé sur ce site qui ferait passer les skyblogs d’antan pour des modèles de design et de bon goût, mais passé le haut le cœur initial, j’ai du me rendre à l’évidence: Il s’agit d’une œuvre d’art (réalisée à la main par une p’tite famille) fleurant bon l’amour de l’île et la pulsion de RECENSER ABSOLUMENT TOUTES LES RANDONNÉES CORSES QU’ILS ONT FAIT ! Sans dèc’, le boulot abattu est hallucinant. Il y a même une petite carte interactive toute mignonne qui facilite la recherche et renvoie vers des descriptifs complets (y compris certains tracés GPS) d’un nombre indécent de marches à la journée ou de plusieurs jours. Le seul problème est que, là aussi, les informations commencent à être datées, donc gaffe où vous mettez les pieds. 

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One Comment

  1. Pépé September 8, 2024 at 12:43 pm #

    Hello cipal ,
    Je suis tombé au hasard sur votre site et j ai beaucoup aimé, vous avez une belle écriture !
    J espère que tout vas bien pour vous , que le retour c est bien passé et à bientôt !

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